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Premier procès du glyphosate aux Etats-Unis

Atteint d’un cancer après avoir manipulé intensivement le pesticide Roundup de Monsanto, le jardinier Dewayne Johnson poursuit la firme pour avoir dissimulé les risques.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 23 juin 2018 à 06h36, modifié le 23 juin 2018 à 07h21

Temps de Lecture 4 min.

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Bidons de désherbant Roundup, produit par la société Monsanto, dans une grande surface de Glendale (Californie), le 19 juin.

Conformément à la législation de Californie, le procès a été avancé pour permettre au plaignant, en phase terminale, de suivre les audiences. Dewayne Johnson, 46 ans, père de deux garçons, poursuit Monsanto, le premier producteur de semences génétiquement modifiées du monde et de leur herbicide associé, le Roundup. Il affirme que ce produit l’a rendu malade. C’est le premier procès, aux Etats-Unis, sur les possibles effets cancérigènes de ce produit phytosanitaire à base de glyphosate, commercialisé par le géant de l’agrochimie, racheté fin mai pour 63 milliards de dollars (54 milliards d’euros) par le groupe allemand Bayer.

La première audience a eu lieu lundi 18 juin devant la cour supérieure de l’Etat de Californie, à San Francisco. Dewayne Johnson est apparu vêtu d’un polo gris, le visage marqué de lésions qui couvrent 80 % de son corps. Employé de 2012 à 2014 à l’entretien des jardins du district scolaire de Benicia, une localité située à 65 km à l’est de San Francisco, il a mélangé et répandu des centaines de litres de Roundup, le pesticide phare de Monsanto, deux fois par mois en moyenne pendant deux ans. En 2014, les médecins lui ont annoncé qu’il était atteint d’un lymphome, un cancer qui affecte les globules blancs. Il a dû quitter son travail. Après sa chimiothérapie, l’oncologue lui a donné six mois à vivre.

Dissimulation de preuves

Le malade, qui a porté plainte en 2016, reproche à la firme de ne pas avoir prévenu les utilisateurs du danger présenté par le glyphosate, alors qu’elle en était informée, et, accusation lourde de conséquences, d’en avoir dissimulé les preuves. A la veille de l’audience, le vice-président de Monsanto chargé de la stratégie, Scott Partridge, a publié un communiqué affirmant sa « sympathie » pour « toute personne atteinte de cancer » mais réfutant tout lien avec le pesticide. « Les preuves scientifiques montrent clairement que le glyphosate n’en est pas la cause, a-t-il assuré. Nous nous réjouissons de présenter ces éléments au tribunal. »

Dans son argumentaire pour la cour, Monsanto ajoute une seconde ligne de défense : dans le cas du jardinier, les délais sont trop courts entre l’exposition au produit et le développement de la maladie pour attester d’un quelconque lien. Des lymphomes comme celui de M. Johnson « prennent des années pour se développer », insiste la firme. Cependant, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence de l’Organisation mondiale de la santé chargée d’inventorier les agents cancérigènes, a classé en 2015 le glyphosate « cancérigène probable », indiquant suspecter une association spécifique avec les lymphomes non hodgkiniens.

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