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L’homéopathie «pourrait faire baisser d’un tiers les dépenses de santé»

En plus d’améliorer la vie, l’homéopathie permettrait de réduire les dépenses de santé d’un tiers. Le spécialiste rémois Antoine Demonceaux publie un ouvrage grand public.

Temps de lecture: 4 min

Un livre de plus sur l’homéopathie ? Oui. « La médecine autrement avec l’homéopathie pour tous » est son titre, le docteur Antoine Demonceaux son auteur. « Je suis convaincu de ce que j’avance, cela fait 35 ans que je pratique. Il ne faut pas le prendre comme un livre de plus mais comme un projet de santé. Savez-vous que 56 % des Français sucent des granules ? »

« Je reçois souvent en fin de journée des parents qui amènent leur enfant fiévreux. Il est moite, il a près de 40º de température. Une demi-heure après une prise de cinq granules de Belladonna 15 CH, sa température a baissé et il ne présente plus de symptômes. Un coup de fil le lendemain matin me confirme qu’il est guéri. »

Pour une complémentarité entre la médecine et l’homéopathie

Installé en plein centre-ville de Reims, à quelques mètres de la cathédrale, ce médecin âgé de 60 ans, né à Coulommiers en Seine-et-Marne avant de grandir à Soissons, considère que sa spécialité mérite mieux que ces 56 %. « La médecine conventionnelle pense qu’elle peut s’autosuffire. Les doutes qui s’expriment sur l’homéopathie résultent d’une méconnaissance à son sujet. De nombreux troubles n’ont toujours pas de réponse thérapeutique suffisante, ils auraient donc tout à gagner à être pris en charge par l’homéopathie. » Le but d’Antoine Demonceaux n’est certainement pas de dévaloriser l’allopathie (la médecine conventionnelle selon les homéopathes), mais de jouer sur la complémentarité des deux pratiques.

« Si vous êtes atteint d’un cancer, aucun traitement homéopathique ne pourra vous guérir, car il n’aura pas d’action directe sur la cellule cancéreuse. Il pourra en revanche aider l’organisme à mieux se défendre et ainsi augmenter vos chances de récupérer. On peut associer un traitement homéopathique à une chimiothérapie de façon à en diminuer les effets secondaires ou pour qu’ils n’apparaissent pas. Si une personne malade supporte mieux sa chimiothérapie, elle pourra la poursuivre dans de meilleures conditions et ainsi augmenter ses possibilités de réussite du traitement. »

Des propos qui tendent à démontrer que l’homéopathie va bien au-delà de la seule « bobologie », connue par les classiques hématomes (arnica) et autres états fébriles (oscillococcinum). Pour Antoine Demonceaux, elle optimise au mieux les capacités d’autoguérison, elle est non-toxique, prétend soigner l’humain de façon globale là où la médecine soigne les organes. « Elle est en mesure d’occuper une place fondamentale dans ce secteur très important de la santé publique que sont les maladies graves. » Et s’il regrette que ce ne soit pas le cas alors que l’homéopathie « pourrait faire baisser d’un tiers les dépenses de santé », il n’hésite pas à s’en prendre au système en place : « Sans entrer dans une paranoïa du complot, il semble évident que les intérêts se croisent et pas toujours au bénéfice du patient. Il suffit de suivre les actualités pour constater les différents scandales liés à la santé, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » L’une des critiques les plus répandues contre l’homéopathie est qu’elle n’aurait qu’un effet placebo. Antoine Demonceaux rappelle que son premier principe, celui de similitude, est de chercher à faire réagir l’organisme d’une personne malade à l’aide d’un médicament (élaboré à partir de substances végétales, animales ou minérales), médicament qui chez un sujet sain serait susceptible de provoquer des symptômes analogues à ceux de la maladie qu’il s’agit de soigner.

La dilution se fait habituellement au centième

Autrement dit, il s’agit de s’attaquer au mal par le mal, mais à des doses infinitésimales. Exemple avec l’arsenic (arsenicum album) qui est le principal médicament des gastro-entérites hivernales. « Alors que si vous preniez pendant quelques jours une dose d’arsenic suffisamment importante pour être toxique – mais pas trop cependant, afin de rester en vie –, vous souffririez de brûlures d’estomac avec des vomissements, d’une diarrhée importante accompagnée d’une frilosité anormale et d’une fatigue intense. Autant de symptômes liés à la plupart des gastro-entérites. »

D’où la nécessité de diluer fortement les substances mères afin d’éliminer tout risque de toxicité et de secouer vigoureusement les produits obtenus. La dilution se fait habituellement au centième : une goutte de souche active dans 99 gouttes d’alcool, ce que l’on nomme CH (centésimale hahnemannienne) du nom de l’inventeur de l’homéopathie, l’Allemand Samuel Hahnemann (1755-1843). On parle de DH quand la dilution se fait au dixième. La dilution, qui varie entre 5 et 30 CH, est choisie en fonction de la sensibilité du malade.