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De mystérieuses traces d’iode 131 détectées dans l’air en France

Ces traces imputables à des rejets radioactifs ne présentent aucun risque sanitaire. Leur origine est inconnue à ce jour et est l'objet de diverses hypothèses.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 novembre 2011 à 11h55, modifié le 15 novembre 2011 à 15h27

Temps de Lecture 2 min.

Un compteur Geiger.

De mystérieux rejets d'iode radioactif, trop faibles pour constituer un danger, ont été détectés dans l'air en France en provenance d'un pays étranger inconnu, a annoncé mardi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), appelant le coupable à se dénoncer et les pays européens à coopérer pour le démasquer.

L'IRSN a été alerté la semaine dernière par son "réseau scientifique" sur des traces d'iode 131 dans l'air de plusieurs pays d'Europe centrale. Il a à son tour lancé une vague d'analyses, dont les premiers résultats montrent de très faibles niveaux de concentration d'iode radioactif dans la moitié nord de la France.

"PRÉSENCE INHABITUELLE"

Une présence "tout à fait inhabituelle" mais "sans aucun risque pour la santé des populations" car ne dépassant pas quelques microBécquerels par mètre cube, assure l'Institut qui s'est malgré tout immédiatement lancé sur la piste de ces rejets anormaux pour remonter à leur source.

Une seule chose était sûre mardi : les installations de Fukushima, victimes d'un grave accident en mars, sont hors de cause. L'iode 131 a une durée de vie très courte – sa radioactivité diminue de moitié tous les huit jours – et l'événement est "trop ancien et trop lointain", a expliqué Didier Champion, directeur de l'environnement et de l'intervention à l'IRSN. "Par ailleurs, on a regardé les trajectoires de l'air et ça aurait dû être détecté en Amérique du Nord si ça s'était produit au Japon, donc cette piste est exclue aujourd'hui", ajoute-t-il.

REMONTER DANS LE TEMPS

Point de départ des investigations, l'alerte lancée le 11 novembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la présence d'iode 131 dans l'atmosphère en République tchèque, puis l'annonce de pays voisins (Pologne, Autriche et Slovaquie notamment) ayant constaté la même contamination au-dessus de leur territoire. Tout cela "laisse penser que le rejet viendrait plutôt d'Europe centrale ou d'un peu plus loin", analyse Didier Champion.

Hongrie, Slovénie ou même République tchèque ? Toutes disposent d'installations nucléaires mais il est aujourd'hui impossible "de cibler tel ou tel pays", insiste l'expert. "L'idéal c'est que le pays où s'est produit le rejet déclare l'événement, notamment à l'AIEA, ce qui, à ma connaissance, n'a pas été fait", dit-il.

Si le coupable ne se dénonce pas, il faudrait alors que tous les pays ayant observé cet épisode de contamination publient leurs résultats pour les mettre en commun et retracer ainsi le parcours des masses d'air polluées. Car "en remontant dans le temps", les scientifiques peuvent déterminer les territoires traversés par cet air radioactif et "voir si des activités nucléaires se situent sous ces trajectoires", explique M. Champion.

DÉTERMINER LA NATURE DE L'INCIDENT

Les experts français aimeraient aussi connaître la nature de l'incident ayant entraîné une telle contamination, qui ne constitue certes "pas une menace à l'échelle de l'Europe mais peut être un problème au niveau local" pour l'environnement et la santé si la dose de radioactivité émise est importante.

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Une centrale nucléaire ou un réacteur de recherches pourraient être à l'origine de ces rejets mais ils produisent différents types de substances radioactives (césium, xénon, etc). Or, pour l'instant, seules des traces d'iode 131 ont été détectées. Autre piste : une installation produisant des isotopes radioactifs à usages médicaux, comme ce fut le cas à Fleurus en Belgique en 2008, indique M. Champion. Enfin, "on ne peut pas non plus exclure un rejet de type malveillant" même si "ce n'est pas la voie la plus probable", assure-t-il.

Le Monde avec AFP

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