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Économie

Météo pourrie : comment les entreprises peuvent se prémunir contre les aléas climatiques

Le mauvais temps ne plombe pas seulement le moral des Français, il impacte le chiffre d'affaires de 80% des entreprises de l'Hexagone. Pourtant, il existe des moyens de mieux gérer les aléas climatiques.
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Il n'y a pas de fatalité au mauvais temps. Les entreprises peuvent prendre des assurances
Il n'y a pas de fatalité au mauvais temps. Les entreprises peuvent prendre des assurances
(c) Afp

En France, près de 8 entreprises sur 10 sont impactées, à divers degrés, par la météo. Parmi les secteurs d’activités les plus sensibles, l’énergie, le textile, la grande distribution, l’agriculture, le tourisme ou encore le BTP. C’est ainsi que le mauvais temps de ces dernières semaines met en difficulté certaines sociétés très "météo-vulnérables". D’après les spécialistes, les ventes de mobilier de jardin auraient déjà chuté de 20% par rapport à 2011, année pourtant déjà compliquée. Les récoltes de fraise ou de radis accusent un retard de plusieurs semaines et le tourisme est en berne malgré les nombreux ponts. La variation du chiffre d’affaires peut ainsi se révéler très importante. Elle atteint notamment 70% dans le tourisme et même jusqu’à 85% dans l’énergie.

D’où l’importance, pour les sociétés les plus "météo-sensibles", de bien anticiper les caprices du ciel. Car même si la pluie et le beau temps sont des phénomènes aléatoires, il existe des moyens pour éviter au maximum les mauvaises surprises…  et capitaliser sur les bonnes. Plusieurs sociétés d’études se sont ainsi développées et offrent aux entreprises des études détaillées sur l’impact du ciel sur leurs chiffres d’affaires. "Cela permet de diminuer l’approvisionnement en magasin si les prévisions de ventes en fonction de la météo sont mauvaises. Au contraire, les ruptures de stock pour les glaces sont évitées si l’on anticipe un pic de chaleur", remarque Jérôme Soares, responsable marketing de Climpact-Metnext.

Des contrats qui compensent les pertes

"Il y en a marre de voir les gens pleurer à la télé dès qu’il y a un phénomène météorologique inhabituel s’exaspère Jean-Louis Bertrand. Les chefs d’entreprise qui ne se prémunissent pas contre les aléas climatiques ne font simplement pas leur travail". L’auteur en 2011 de "La gestion du risque météo en entreprise" a co-fondé Météoprotect, une société d’assurance spécialisée dans la gestion des risques climatiques. "Il est temps de changer de discours sur la météo. Ce n’est pas une fatalité. Il est possible de transformer cet donnée en actif rentable", continue-t-il.

La société fondée en 2011 propose des contrats de couverture en cas d’aléas climatique. Par exemple, un parc d’attraction souscrit à une couverture en cas de pluie. Si le nombre de jours de pluie sur une période donnée (en l'espèce, l’été) est supérieur aux normales saisonnières alors il est dédommagé à hauteur du manque à gagner en temps normal. Ses clients travaillent dans le tourisme, l'agriculture, l'agro-alimentaire et il compte davantage de PME que de grands groupes. "C'est innovant et les multinationales se pensent couvertes par leur dimension supranationale", analyse-t-il. 

Faire preuve de davantage de réactivité

Au-delà de la couverture financière, les entreprises deviennent également de plus en plus flexibles par rapport aux aléas du climat. "On voit se développer des logiques de diversification produit ou géographique pour lisser les risques climatiques, explique Jean-Louis Bertrand. On déclenche des promotions, des campagnes de pubs en fonction des prévisions". La compréhension et la réactivité des entreprises par rapport aux phénomènes météorologiques vont devenir de plus en plus indispensables au regard de l’accélération des anomalies et des écarts par rapport aux moyennes de saison. Anticiper et prévoir peut permettre d’avoir un avantage compétitif décisif en cette période de ralentissement de la consommation.

Laure-Emmanuelle Husson

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