Christian Gerondeau

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Christian Gerondeau
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Fonctions
Président
Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique
-
Laurent Billès-Garabédian (d)
Délégué interministériel à la sécurité routière
-
Pierre Mayet (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (86 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Guillaume Gerondeau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Christian Gerondeau, né le à Paris, est un essayiste et haut fonctionnaire français. Premier délégué interministériel à la sécurité routière en France, il met en place les limitations de vitesse sur route en 1973.

En 1993, il se fait promoteur de l'idée que le tout automobile est un progrès économique et social tel qu'il serait inutile de développer d'autres modes de transport. Il est président délégué à la mobilité et à l’environnement à Mobilité Club France.

Depuis les années 2000, il affiche ses convictions climatosceptiques, en dépit du consensus scientifique et diffuse des informations trompeuses sur le sujet.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Jean Gerondeau, polytechnicien[réf. nécessaire] il est lui-même ancien élève de l'École polytechnique (promotion 1957) et diplômé de l'École nationale des ponts et chaussées[1],[2],[3].

Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre français, crée le 5 juillet 1972 le Comité interministériel de la sécurité routière[4], et nomme Christian Gerondeau délégué à la sécurité routière chargé de ce comité[5]. Le but de ce comité est de définir une politique et des objectifs quant à la réduction des accidents de la route, ainsi que de piloter la communication. À la suite de ce comité, les limitations de vitesse, le port obligatoire de la ceinture de sécurité et du casque de moto sont mis en place en 1973[6].

En 1977, il devient secrétaire général adjoint du Mouvement des sociaux-libéraux, parti politique fondé par Olivier Stirn[7], et participe à la fondation du Carrefour social-démocrate[8] et du groupe Avenir radical-socialiste[9].

En 1993, il est chargé de mission de la Commission de Bruxelles ainsi que chef de mission pour la Banque mondiale et chargé de mission pour le ministère français de l'Équipement. Dans le même temps, il est président de l'union routière de France et secrétaire général de la fédération européenne de sécurité routière[10]. Il défend, dans un livre publié en 1993, l'idée que le tout automobile est un progrès économique et social tel qu'il serait inutile de développer d'autres modes de transport[10]. En 1996, il publie un nouveau livre défendant les mêmes idées[10].

Il devient ensuite[Quand ?] président de la Fédération française des automobile clubs et des usagers de la route (FFACUR). Depuis le 17 septembre 2008, il est président délégué à la mobilité et à l'environnement de l'Automobile Club Association, qui fusionne alors avec la FFACUR[11],[12].

En 2015, il prend la tête du groupe X-Climat au sein de l'Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique, ce qui suscite des contestations en raison de ses positions climato-sceptiques[13].

Il est également membre[Depuis quand ?] du conseil scientifique d'un think tank climato-sceptique, le Global Warming Policy Foundation[14].

Déni du réchauffement climatique[modifier | modifier le code]

Christian Gerondeau adopte des positions niant l'ampleur, les conséquences et l'origine humaine des dérèglements climatiques[15],[16],[17],[18],[13],[19],[20]. Pour Antonin Pottier, Christian Gerondeau fait partie des climatosceptiques qui étaient dans la lutte anticommuniste et qui se sont recyclés dans la lutte anticlimatique[21]. La rhétorique de Gerondeau est qualifiée de complotiste[22],[23] : il reproche aux scientifiques du GIEC de mentir. Selon lui, leurs rapports permettraient aux gouvernements de mettre en place une dictature climatique[22].

Dans son livre Écologie, la grande arnaque (2007), il dénonce « le terrorisme intellectuel et le règne sans partage du politiquement correct de l'écologie » et ce qu'il considère comme une collusion entre scientifiques, extrême gauche et mouvements altermondialistes. Prenant à contre-pied les solutions préconisées par les environnementalistes, il ne conteste pas la réalité du réchauffement climatique mais il met en cause les politiques publiques proposées comme étant trop coûteuses et inefficaces. Il propose de se concentrer sur la production d'électricité nucléaire et la réduction de la consommation des automobiles[24].

Son livre CO2 : un mythe planétaire (2009) est, selon Le Monde, un livre climato-sceptique dont les arguments ne reposent pas sur des données scientifiques[25],[24]. Gérondeau accuse les écologistes d'exagérer le réchauffement climatique, ce qui lui permet ensuite de rejeter les politiques climatiques envisagées[24]. Il y énonce le « paradoxe Gérondeau » : selon lui, la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sert à rien car l'homme utilisera inexorablement toutes les énergies fossiles, pétrole, gaz naturel et charbon, en ayant trop besoin pour les laisser inexploitées dans le sous-sol[17],[26]. Gerondeau avance que les ressources financières consacrées à la réduction des émissions pourraient être utilisées à meilleur escient. Il dénonce aussi ce qu'il considère comme des paradoxes, des contradictions, et des manipulations des données par le GIEC, qu'il présente comme un groupe de pression, sur un réchauffement qui, prétend-il, aurait arrêté sa progression depuis 1998, sur des mesures irréalistes par rapport aux besoins des pays en développement, et sur le gaspillage de l’argent public en la matière[27].

En 2019, il fait partie des 40 signataires français d'une pétition remise aux dirigeants de l'Organisation des Nations unies assurant qu'il n'existe pas « d'urgence ou de crise climatique », à l'initiative de l'organisation néerlandaise Climate Intelligence Foundation[28].

En 2023, il affirme sur plusieurs plateaux radio et télévisés que la température mondiale est en baisse depuis 2015, une allégation fausse et trompeuse : les huit dernières années sont les plus chaudes enregistrées, et les évolutions climatiques s'étudient sur de plus longues périodes[29]. Ces interprétations erronées sont infirmés par le service météorologique britannique, l'organisation météorologique mondiale, un chercheur de Météo-France et une climatologue auprès de l'AFP. Les données montrent en réalité que la température mondiale est largement en hausse par rapport à ses niveaux préindustriels.

Il appartient à l'Association des climato-réalistes, climatosceptique, emmenée par Benoît Rittaud[28].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • La Mort inutile, 1979
  • Les Transports urbains, 1991
  • Les Transports en France : quelques vérités bonnes à dire, 1994
  • Candide au pays des libéraux, Albin Michel, Paris, 1998
  • La Saga du RER et le Maillon manquant, 2003
  • Les Danseuses de la République : SNCF, transports publics et autres, L'Harmattan, Paris, 2004
  • L'Écologie et les imposteurs, Descartes et Cie, 2007
  • Écologie, la grande arnaque, Albin Michel, Paris, 2007 (ISBN 978-2226179395)
  • CO2 : un mythe planétaire (préf. Valéry Giscard d'Estaing), Les éditions du Toucan, Paris, 2009 (ISBN 978-2-810002-46-7)
  • Écologie, la fin, Les éditions du Toucan, Paris, 2012
  • La Poule aux œufs d’or. La renaissance de Polytechnique, Les éditions du Toucan, Paris, 2013
  • Climat : j'accuse, Les éditions du Toucan, 2015
  • Climat : la grande manipulation, Les éditions du Toucan, 2017
  • Le CO2 est bon pour la planète : climat, la grande manipulation, Paris, L'Artilleur, 2017
  • L'air est pur à Paris mais personne ne le sait, Paris, L'Artilleur, 2018 (ISBN 978-2-8100-0874-2)
  • Oui, vous pouvez acheter un Diesel !, Paris, L'Artilleur, 2019 (ISBN 978-2-8100-0897-1)
  • Rebâtir la France par l'éducation et l'enseignement, L'Artilleur, 2020
  • La Religion écologiste : climat, CO2, hydrogène : la réalité et la fiction, Paris, L'Artilleur, 2021
  • La Religion écologiste 2 : Les 12 mensonges du GIEC, L'Artilleur, 2022 (ISBN 9782810011100)
  • La Religion écologiste 3 : La Voiture électrique et autres folies, L'Artilleur, 2022
  • Le Climat par les chiffres : Sortir de la science-fiction du GIEC, L'Artilleur, 2023 (ISBN 978-2-81001-175-9)

Prix[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Christian Gerondeau », sur paristechreview.com, (consulté le )
  2. Patrick Fauconnier, « Polytechnique éreintée dans un livre », sur L'Obs, (consulté le )
  3. « Christian Gerondeau », sur whoswho.fr, .
  4. Jean-Pierre Cauzard, Conquête de la sécurité, gestion des risques, Éditions L'Harmattan, , « La gestion socio-politique de la sécurité routière », p. 98.
  5. François Gentile, La sécurité routière, Paris, Presses universitaires de France, , 127 p. (ISBN 2-13-046360-6), p. 62.
  6. cf. 2010/routes: moins de 4000 morts sur Le Figaro.fr
  7. « Mouvement des Sociaux-Libéraux (MSL) — France Politique », sur www.france-politique.fr (consulté le )
  8. « MM. Lenoir, Stirn et Stoléru lancent Carrefour social-démocrate », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. « Les opposants à M. Servan-Schreiber s'organisent », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. a b et c Nicolas Neiertz, La coordination des transports en France, Comité pour l'Histoire économique et financière de la France, (ISBN 2-8218-4144-2)
  11. « L'Automobile Club Action + et la Fédération Française des Automobile Clubs fusionnent pour le développement de la mobilité et de la sécurité routière », sur club.org (consulté le ).
  12. Bureau et conseil des présidents de l'Automobile Club Association
  13. a et b Stéphane Foucart, « La COP21 et le retour des climatosceptiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. (en) « Christian Gerondeau - The Global Warming Policy Foundation (GWPF) »
  15. « Zoom sur la grande famille des climato-sceptiques », La Tribune,‎ (lire en ligne).
  16. Olivier Godard, « Le climato-scepticisme médiatique en France : un sophisme moderne », Écologie & Politique, no 45,‎ (lire en ligne).
  17. a et b Antonin Pottier, « Le discours climato-sceptique : une rhétorique réactionnaire », Nature Sciences Société,‎ (DOI 10.1051/nss/2013086, lire en ligne).
  18. Jean-Francis Pécresse, « Ombres et lumières sur le changement climatique », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  19. Christophe Gueugneau, « Climat : après le "scepticisme" scientifique, le "scepticisme" libéral », Mediapart, (consulté le ) Accès payant.
  20. « "Les fluctuations du climat ont toujours existé" : un argument climato-sceptique trompeur », LCI, .
  21. William Audureau, « Les nouveaux climatosceptiques agitent le spectre d’un projet totalitaire », Le Monde,
  22. a et b « "Le climat, nouvelle lubie des complotistes" », La Croix,
  23. Aline Robert, « Le réchauffement climatique, nouveau « mythe » planétaire », La Tribune,
  24. a b et c Antonin Pottier, « Le climato-scepticisme. Réflexions sur la confusion des genres », Futuribles : analyse et prospective,‎ (lire en ligne).
  25. « Haro sur les écolos ! », Le Monde, .
  26. Jean de Kervasdoué, « CO², un mythe planétaire », slate.fr, 30 mars 2009.
  27. Note de lecture de Valérie Péan, Agrobiosciences.org, Science et société. Selection d’ouvrage, 20 mars 2009.
  28. a et b Lucie Oriol, « Face au GIEC, une tribune climato-sceptique récolte 500 signatures », sur huffingtonpost.fr, .
  29. Claire-Line Nass, « La température mondiale en baisse depuis 2015, preuve que les scientifiques se sont trompés sur le réchauffement climatique ? C'est faux », Agence France-Presse, .
  30. Liste des lauréats du prix Renaissance de l'économie sur le site du Cercle renaissance.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]