Comment Global footprint network calcule-t-elle "le jour du dépassement" ?
La planète vit à crédit selon l'ONG Global footprint network. Chaque année, cette organisation fait une étude pour déterminer la date à partir de laquelle l'humanité a consommé plus de ressources que ne peut en fournir la planète. Le "jour du dépassement" est fixé au 2 août cette année. Mais comment l'ONG fixe-t-elle cette date ?
Mis à jour
02 août 2017
L’ONG Global footprint network, un institut international de recherche, calcule chaque année "le jour du dépassement". Selon son étude, au 2 août 2017 l’humanité a déjà consommé autant de ressources naturelles renouvelables que ce que la Terre peut produire sur l’année entière. L’empreinte écologique de l’Homme dépasse ainsi la capacité de la planète à régénérer ses ressources et à absorber les déchets, dont les émissions de carbone. A partir de cette date, et jusqu’à la fin de l’année, l’Homme vit à crédit jusqu'au 31 décembre.
Comment l’ONG calcule-t-elle cette date ? L’étude de Global footprint network compare la bio-capacité et l’empreinte écologique qui sont ensuite multipliés par le nombre de jours dans l’année pour arriver à ce fameux "jour du dépassement".
Des faits différents additionnés pour calculer la bio-capacité
La bio-capacité de notre planète est "la capacité des écosystèmes à produire de la matière biologique utile et à absorber les déchets générés par les sociétés humaines, compte-tenu des systèmes de gestion et des techniques d’extraction actuels".
La bio-capacité est calculée en multipliant chaque surface exploitable par différents facteurs : un facteur de rendement spécifique à chaque pays et un facteur de conversion. Ces facteurs ont nécessairement une part d’aléatoire. Par exemple les chercheurs décident d’appliquer tel facteur en France pour un type d’agriculture précis. Mais le rendement n’est pas le même d’un champ de maïs à l’autre, or le facteur appliqué sera toujours le même.
De plus, ces facteurs permettent d’avoir des chiffres en hectares globaux. Pour calculer la bio-capacité tous ces chiffres en hectares globaux sont additionnés que ce soit la rentabilité d’un champ de blé ou le bilan carbone en passant par la rentabilité de tel océan. Ainsi, des faits complètements différents sont additionnés.
Des critères imprécis pour calculer l'empreinte écologique ?
L’empreinte écologique est l’impact de notre vie sur l’environnement. Les experts mesurent "la quantité d’espace biologiquement productif (sur terre ou en eaux) dont une personne, une population ou une activité ont besoin pour produire toutes les ressources consommées et pour absorber tous les déchets produits, compte-tenu des technologiques disponibles et des pratiques de gestion mise en œuvre". L’empreinte écologique est aussi calculée en hectares globaux.
L’impact des importations et des exportations est pris en compte. Mais, seul l’être humain est concerné par le calcul. Or les autres êtres vivants peuvent aussi accéder à ces ressources et les consommer.
Les données disponibles et les modes de calcul de l’empreinte écologique varient en fonction des pays et des villes et sont au final tous additionnés ensemble puisqu’ils sont convertis dans la même unité qui est l’hectare global, comme le détaille Slate. Or les données de certains pays sont moins complètes que dans d’autres pays. Et chaque pays ne prend pas forcément en compte les mêmes facteurs.
L’ONG se base d’abord sur les données de l’Organisation des Nations Unies, puis sur les études de journaux et revues scientifiques. Plus de 5 400 données sont analysées. L’étude est relue par d’autres scientifiques. Ainsi, elle reste sérieuse même si la méthode de calcul peut paraître quelque peu aléatoire. Et le but premier de l'ONG reste de sensibiliser les gens sur leur consommation, avec une étude diffusée à très grande échelle.
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